Objectivités: La photographie à Dusseldorf.
Objectivités, La photographie à Dusseldorf au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris du 4 octobre au 4 janvier 2009.
Cette après-midi, je suis allée voir une exposition que j'attendais avec impatience. C'est un secret pour personne, tout le monde sait à quel point je suis sesnsible à la photographie. Puis pour 2 euros 50 l'entrée (tarif - de 26 ans) c'est pas cher payé!
Cette exposition présente des professeurs et des élèves de la célèbre Académie des Beaux-Arts Kunstakademie de Dusseldorf tels que Bernd et Hilla Becher, Hans-Peter Feldmann, Gerhard Richter, Sigmar Polke, Lothar Baumgarten et Katharina Sieverding.
L'exposition présente un pannel de la photographie de Dusseldorf des années 60 jusqu'à nos jours.
L'exposition débute avec un grand de la photographie allemande Gerhard Richter. On y retrouve son désir d'inventaire encyclopédique du monde, avec des séries de photographies de divers paysages, d'intérieurs et de lieu. Son travail comprend aussi des clichés de famille, d'images dégotées deci-delà, de collages, de dessins qu'il classe selon le contenu et la forme. Son approche de la photogaphie s'articule autour de l'analyse. Son travail peut paraître au premier abord scolaire, mais en y regardant bien, on remarque une plasticité magnifique.
Gerhard Richter
Je découvre ensuite Sigmar Polke, photographe dont j'ignorais l'existence. Celui-ci s'amuse à maltraiter tous les canons de la photographie traditionnelle, en intervenant sur ces clichés: sur-exposition, sous-exposition, surperposition, floue, tâches, rayures...il retravaille également certaines de ses photographies à la peinture.
Sigmar Polke (oeuvre non exposée)
Hans-Peter Feldmann, j'ai adoré son travail! Tous les artistes exposés explorent la sérialité et font tous leurs petits inventaires, Feldmann lui, se prend en photo dans une action bien précise (lecture de son journal), il fait aussi l'inventaire de sa bibliothèque, collectionne ses clichés de vacance, prend son lit en photo...c'est génial, j'aime son approche de la photographie, un cadrage simple et efficace. Il assimile la photographie dans sa forme la plus simple: l'image. J'aime la banalité des sujets, le photographe nous confronte ainsi à notre propre quotidien...de ce point de vue, on a l'impression nous même de pénétrer dans l'intimité de l'artiste. Le photographe nous fait prendre le rôle de voyeur...c'est très réussi!
Hans-Peter Feldmann (oeuvre non exposée)
Ahah, mes amis de lycée vont reconnaître de suite ces deux artistes, en fait surtout moi, puisque je fais parti des 3 seuls élèves qui avaient pris ce sujet au bac...oui oui, c'est bien le château d'eau de Bernd et Hilda Becher qu'on avait eu à l'épreuve du bac. Personnellement, j'adore! Ce sont eux qui ont commencé à faire de la sérialité une démarche artistique à part entière. Ils établissent ainsi une possibilité de documentation de l'architecture industrielle. Ils photographient de manière systématique et toujours avec cette précision implacable des paysages industriels qu'ils vont ensuite classer par familles formelles et fonctionnelles: châteaux d'eau (héhé), usines, maisons à colombage...Ils travaillent comme des archivistes. Ils veulent rendre les formes comparables. J'aime la standardisation de ces clichés, et surtout cette nostalgie qui émanent de ces photographies.
Héhé, la collection de château d'eau des Becher
Vous vous doutez bien que je ne peux pas parler de tout le monde, déjà parce que c'est dur de donner son avis sur tout, et en plus parce qu'il y a trop de photographes exposés! Alors, je vous ai sélectionné mes préférés.
Elger Esser! J'aime sa manière de contempler la nature. Ses photographies me font penser aux peintures de Corot! Je suis charmée par la beauté des paysages qu'elle saisit. J'y vois de la mélancolie, du romantisme et du sublime. Ses paysages paraissent suspendus dans le temps, éternel, reposant. C'est magnifique!
Elger Esser
Laurenz Berges! Je crois que c'est un des photographes qui m'a le plus touché! Il photographie des maisons abandonnées par leurs occupants et il tente de fixer sur la pellicule des traces, des témoignages d'une existence passée dans ces lieux. On s'attend à chaque cliché à voir un fantôme. On y voit des tableaux décrochés, des vases, des morceaux de papiers peints...Je trouve les photographies de Berges très poètique...proche de l'abstraction.
Laurenz Berges
Et pour finir, un de mes coup de coeur, Ursula Schulz-Dornburg. Elle a suivi une formation de reporter, et ça se voit! Elle fait l'inventaire des abribus qu'elle prend en photo sur les hauts plateaux arméniens. J'aime le décalage entre l'architecture loufoque, témoignage de l'occupation soviétique et de leur idéologie axée sur le progrès, et les paysages désertiques que l'on voit en arrière plan! Vraiment un coup de coeur!
Ursula Schulz-Dornburg
Ursula Schulz-Dornburg
Ursula Schulz-Dornburg
Ursula Schulz-Dornburg
Cette exposition est vraiment à voir! Tous ces photographes ont le même intérêt pour les archives et l'inventaire photographique. Objectivités est l'exposition a faire pour osciller entre le subjectif et l'objectif, le réel et l'irréel.
.